mardi 5 janvier 2010

Et si la première impression n'était pas la bonne?

En Allemagne les grosses berlines défilent à toute allure portant la couleur crème avec fierté. À Londres on les reconnaît à leur forme singulière tel un chapeau haute forme, vêtues de noir et offrant un habitacle spacieux et des plus confortable. Ils sont certes moins sophistiqués à New York mais néanmoins distinctifs avec leur habit jaune flamboyant tapissé de damier noir et blanc qui déambulent par milliers à travers Manhattan alors qu'à Paris, Citröen et Peugeot sillonnent avec précision les innombrables rues étroites garnies de pavés, généralement habillées de noir, de marine ou de gris.

Je fais référence ici aux taxis. Au-delà de l'esthétique de la chose qui n'est certes pas sans intérêt, ce qui me frappe le plus dans des villes comme Zurich, Frankfurt, Londres, Paris et même New York c'est la rigueur dont font preuve les chauffeurs de taxis. C'est une chose bien connue qu'à Londres ne devient pas chauffeur de taxi qui le veut.
Ceux-ci doivent se soumettre à des examens rigoureux avec lesquels sont évaluées leurs connaissances des milliers de rues et artères de la ville dans leurs moindres détails. Ils doivent également établir l'itinéraire le plus rapide en fonction des heures de pointe ou encore trouver un itinéraire alternatif en présupposant par exemple qu'un accident est survenu sur la route initialement prévue. 

À Paris, à peu près tous les taxis sont munis d'un GPS ou certains chauffeurs, peut-être un peu réfractaires à la technologie, n'hésitent pas un instant à consulter en quelques minutes leur épais guide des rues de Paris jauni par le temps, aux pages froissées et dont les coins abîmés témoignent de leur usage régulier, avant de se lancer vers la destination demandée. Mais pourquoi diable ne puis-je pas en dire autant de l'expérience des taxis montréalais?

Qu'on le veuille on non, les taxis sont souvent la première impression qu'on se fait d'une ville. Trop souvent m'est-il arrivé de prendre un taxi où je devais moi-même indiquer au chauffeur comment se rendre. Pour les Montréalais, ce n'est pas si grave. Mais qu'en est-il des touristes, des nouveaux arrivants ou des montréalais qui ne connaissent que l'adresse où ils doivent aller et qui n'ont pas de temps à perdre. Comme vous, il m'est trop souvent arrivé de monter dans un taxi en mauvaise condition à un point tel que j'avais l'impression que les freins allaient lâcher durant ma course ou encore que nous allions tomber en panne. Dieu merci, le règlement rendant le pose des pneus d'hiver obligatoire au Québec s'applique aux taxis. Le contraire aurait été aberrant! Avec nos hivers sibériens,  nos rues prises d'assaut par la neige et la glace.  Quand même.  Il a fallut un règlement pour qu'on comprenne qu'en hiver au Québec, le pneus d'hiver ce n'est pas un luxe surtout pour ceux dont le métier consiste à passer des heures sur les routes à voyager des gens et assurer leur sécurité.  Il me semble qu'on n'avait pas besoin d'un règlement pour y penser mais enfin. 

Je ne me suis jamais arrêtée au nombre d'heures que j'ai passé dans un taxi au cours de ma carrière.  Croyez-moi, elles sont nombreuses.  Vous connaissez le dicton: Quand on se compare on se console mais dans le cas des taxis je dirais plutôt Quand on se compare...on se désole.  Pire encore.  N 'avez-vous pas eu la malchance de tomber sur ces satanées lignes ouvertes...Suis-je la seule à détester ça?  Qu'un chauffeur aime ça et qu'il les écoute durant ses attentes, je veux bien.  Mais faire subir ça à ses passagers c'est du DÉLIRE.  Est-ce que je vous l'ai dit combien j'haïs ça les lignes ouvertes?  PAS CAPABLE.  Tous les jours, pendant 20 à 30 minutes à entendre râler, aller-retour, c'est trop pour moi.  Un journal ou une bonne revue placé dans la pochette arrière du siège avant, ça rend le trajet agréable.  De la bonne musique plutôt que les lignes ouvertes, du hip-hop  ou les conversations privées des chauffeurs au cellulaire. Il me semble que c'est pas trop demander.

Bien sûr, il existe des chauffeurs de taxis qui connaissent Montréal sur le bout de leurs doigts et dont la propreté et la condition de la voiture est impeccable. Malheureusement, je suis forcée de dire qu'il s'agit là d'une espèce rare, probablement en voie d'extinction. D'ailleurs je suis plutôt surprise que les journalistes n'aient pas encore fait pression pour que les choses changent. Heureusement que les Québécois ont la réputation d'être accueillants, que Montréal est une métropole stimulante et créative qui a beaucoup à offrir sur le plan de la restauration, des activités artistiques et culturelles. Mais est-ce suffisant? Non, non et non! On ne peut espérer jouer dans les ligues majeures sans soigner un tant soit peu son image et se préoccuper de la première impression qu'on fera à nos visiteurs!

Heureusement, la ville de Montréal a annoncé, le 17 décembre 2009 (je n'ai rien à voir là-dedans, la date n'est qu'une coïncidence), le projet de mise en valeur des taxis de Montréal. Cependant, selon le communiqué qui paraît seulement sur la version anglaise du site de la Ville de Montréal, ce concours vise le développement d'un concept pour les postes de taxis qui est actuellement un concept abstrait et flou, peut-on y lire. Dans d'autres écrits, français ceux-ci, on parle de mise en valeur des taxis de Montréal et de développer  une marque distinctive et une identité propre aux taxis montréalais. 

On ne peut que se réjouir de cette initiative mais souhaitons qu'on ne se limitera pas uniquement aux postes de taxis. Ça serait vraiment trop bête de passer à côté des vrais enjeux. Montréal mérite de se doter d'une signature distinctive pour ses taxis, mais l'exercice ne doit pas s'arrêter là.  Je rêve de voir des taxis en bon état mécanique, propres et que les chauffeurs affichent leur fierté en connaissant mieux que quiconque les mille et une artères, sens uniques et les routes alternatives à emprunter au grand plaisir de leurs clients. Comme on l'a si souvent dit: Nous n'avons jamais une deuxième occasion de faire une bonne première impression!

Sur ce, bon début d'année 2010 remplie de bonheur avec récession et scandales financiers en moins, des joueurs du Canadien plus performants, le moral des québécois en dépend, beaucoup de neige puisque mes hivers québécois me manquent et un peu de plomb et de jugement dans la tête des membres de  l'Académie française qui doivent avoir passé trop de temps à chatter ou sur facebook pour avoir lancé cette réforme bébête de l'orthographe.

1 commentaire:

  1. je suis d'accord
    les chauffeurs de taxis de MTL ont su nous rendre le luxe de se payer un taxi un véritable calvaire!
    ils ont fait de moi une marcheuse de la métropole et les chauffeurs se font un plaisir de m'éclabousser de gadoue pour me rappeler l'experience que je manque
    Rachel

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